Au milieu de certains stéréotypes circulant en France, le Royaume d'Arabie saoudite et la France ont aujourd'hui renforcé leur relation historique au cours d'un colloque au Sénat, intitulé "Nouveaux Visages de l'Arabie saoudite." La conférence, qui a duré une journée, a été organisée par le groupe interparlementaire d'amitié France-Pays du Golfe présidé par Mme Nathalie Goulet et introduit par S. E. M. Khalid Al Ankary, Ambassadeur du Royaume d'Arabie Saoudite en France.
La délégation, et à travers elle l'ensemble du groupe d'amitié, a souhaité souligner que la réalité de l'Arabie saoudite est peu connue, et masquée par de nombreux « clichés » qu'il est utile aujourd'hui, de remettre en question sans naïveté. Le colloque a duré plus de huit heures, dans un dialogue ouvert, ponctué de commentaires et de questions entre la délégation du Sénat et les membres du public, durant chacune des quatre tables rondes. Le public était hétérogène et comprenait des médias français, des diplomates saoudiens, et même des représentants diplomatiques iraniens. Toutes les questions et commentaires ont été abordés ouvertement et avec respect par la délégation du Sénat.
"Les relations franco-saoudiennes dure depuis plus de 90 ans parce que les deux pays respectent et encouragent ce genre de dialogue interculturel, qui est plus important que jamais, dans le contexte actuel de mondialisation," a déclaré l'ambassadeur Khalid Al Ankary. "Comme le monde devient plus connecté, nous partageons les mêmes objectifs et luttons contre les mêmes difficultés—difficultés telles que le terrorisme mondial, qui menacent de nous détruire si nous n'encourageons pas la compréhension diplomatique incarnée par les relations franco-saoudiennes. Cependant, à un point si critique de notre histoire, certains politiciens français et représentants des médias, tentent de discréditer ces relations en véhiculant des stéréotypes dangereux et des informations erronées. Pour le bien de nos deux pays et le monde entier, nous devons rétablir les faits avec ces nouveaux visages de l'Arabie saoudite. L'avenir en dépend."
Les travaux de la matinée ont mis en évidence le contraste frappant entre la montée des périls sur le plan géostratégique, et les opportunités qu'offre une économie saoudienne en pleine diversification, au-delà du pétrole. La conférence a mis l'accent sur la finance islamique, comme nouveau levier du développement. Les tables rondes de l'après-midi ont porté sur la lutte contre le terrorisme puis sur les nouveaux visages de l'Arabie saoudite.
"Les stéréotypes sont une forme de racisme," a souligné Madame Hoda Alhelaissi, Vice-Présidente de la Commission des Affaires Etrangères au Conseil Consultatif (Majliss Ash Shura), cet après-midi, mettant l'accent sur les femmes du Royaume dans ses commentaires. "Nous sommes les femmes d'Arabie saoudite et nous partageons les mêmes ambitions pour nous et nos enfants, que toutes les femmes à travers le monde. Nous sommes des filles, des soeurs, des mères, des épouses, des femmes d'affaires et des politiciennes."
Ce colloque coïncide avec une succession de visites à Paris de responsables saoudiens, notamment de femmes saoudiennes, comme l'a dit l'ambassadeur Khalid Al Ankary : "Il y a environ deux semaines, le Sénat et un certain nombre d'autres institutions françaises, ont reçu une délégation du Conseil de la Choura d'Arabie saoudite; la délégation en visite comprenait parmi ses membres trois femmes: Huda Al-Halisi, qui m'a surpris par sa maîtrise de quatre langues, dont le Français, l'Italien, l'Anglais et l'Arabe comme langue maternelle; le Dr. Muna al-Mashit, une enseignante de l'Université de Médecine, et ancienne directrice d'unité d'enseignement et de recherche dans plusieurs universités; et le Dr. Hanan Al-Ahmadi, qui a reçu un doctorat en Administration des Services de Santé à l'Université de Pittsburgh, aux Etats-Unis. Au même moment sur la côte atlantique, se trouvait le Dr. Salwa Al-Hazzaa, membre du Conseil de la Choura d'Arabie saoudite, ophtalmologue et membre exécutif du Conseil International de l'Ophtalmologie en 2010—elle est considérée comme la première femme à ce poste, l'unique femme à qui le Conseil a accordé le statut de membre sur les cinq continents, et a atteint le plus haut rang de sa génération en tant qu'ophtalmologue."
En effet, depuis 2013, les femmes représentent 20 pour cent du Conseil de la Choura, l'assemblée consultative officielle du gouvernement du Royaume d'Arabie saoudite. Et c'est une femme saoudienne, Lubna Olayan, qui siège à la tête de l'une des entreprises les plus florissantes du Royaume, Olayan Financing Co. Les femmes d'Arabie saoudite sont destinées à partager le même succès, puisqu'il y a plus de femmes que d'hommes à étudier à l'Université.
"Aujourd'hui, environ 500 hommes et femmes médecins se spécialisent en France. Ils collaborent avec leurs collègues français sur un pied d'égalité… Ces quelques exemples montrent le long chemin à parcourir pour faire avancer le peuple saoudien. J'ai été honoré de contribuer à une partie de leur parcours."
Puisque l'Arabie saoudite avance et se réforme, il est essentiel que tous les citoyens français comprennent la valeur et—plus important encore— l'avancée des relations franco-saoudiennes.