L'Iran pourra-t-il changer?
Adel al-JOUBEIR
19 janvier 2016
Le monde observe l'Iran. Il est à la recherche d'un changement de cet Etat voyou et révolutionnaire en un Etat membre respectable de la communauté internationale. Sauf que l'Iran, au lieu d'affronter son isolement provoqué par l'Etat, a eu recours à une politique expansionniste et sectaire dangereuse en plus de son soutien au terrorisme en accusant le Royaume d'Arabie Saoudite sans aucune preuve pour étayer ses accusations.
Il est important de comprendre les raisons qui ont poussé le Royaume d'Arabie Saoudite et ses alliés les Etats arabes du Golfe à s'engager à résister à l'expansion iranienne et à adopter la manière forte pour contrer tout mouvement agressif de la part de l'Iran. En apparence, il semble qu'il ya un changement en Iran. Nous savons que les premières mesures prises par l'Iran c'est donner son accord pour mettre un terme à son programme nucléaire dans le but de développer l'arme nucléaire. Nous sommes certains aussi qu'une grande partie du peuple iranien cherche une meilleure ouverture sur le plan national et à avoir de meilleures relations avec les pays voisins et les pays du monde, mais le gouvernement iranien n'en veut pas.
Depuis la révolution de 1979, l'approche de l'Iran était constante. La constitution de l'Iran prévoit l'exportation de sa révolution. Il a procédé au soutien des groupes extrémistes et violents y compris le Hezbollah au Liban, les Houthis au Yémen et les milices sectaires en Irak. L'Iran et ses agents sont également accusés pour des attentats terroristes perpétrés dans le monde y compris les explosions qui ont visé les casernes de la marine américaine au Liban en 1983, les tours de Khobar en Arabie Saoudite en 1996, les assassinats commis au restaurant Mykonos à Berlin en 1992. Certaines estimations suggèrent que les forces soutenues par l'Iran ont causé la mort de plus de 1.100 soldats américains en Irak depuis 2003.
L'Iran cible aussi des sites diplomatiques pour les utiliser comme un outil de politique étrangère. La prise d'assaut et le contrôle de l'ambassade des États-Unis en 1979 par l'Iran n'est que le début de cette approche. Depuis lors, plusieurs autres ambassades ont subi le même sort parmi elles l'ambassade britannique, l'ambassade du Danemark, celle du Koweït, celle de la France, celle de la Russie ou encore l'ambassade du royaume d'Arabie Saoudite. Ces attaques se font à l'intérieur du pays comme à l'étranger par des agents iraniens. Plusieurs diplomates étrangers et des politiciens locaux ainsi que des militants ont été assassinés dans le monde.
Le Hezbollah, l'agent de l'Iran au Liban, cherche à contrôler le Liban en faisant la guerre à l'opposition syrienne. Il aide ainsi l'organisation de l'Etat Islamique à prospérer. La raison évidente pour laquelle l'Iran veut maintenir Assad au pouvoir, d'après le rapport du Département d'Etat américain sur le terrorisme qui a été publié en 2014, c'est que l'Iran trouve en Syrie les moyens qui lui permettent de fournir des armes au Hezbollah.
Ce rapport indique aussi que selon des informations de l'ONU, l'Iran fournit des armes, fait de la formation et soutient financièrement le régime de Bachar al -Assad qui a causé la mort sauvage d'au moins 191 000 personnes. Le même rapport, publié en 2012, indique qu'il ya une augmentation dans le financement du terrorisme par l'Iran. Cela s'est avéré par une augmentation de l'activité terroriste du Hezbollah qui a atteint un degré qui n'a jamais été atteint depuis les années quatre vingt dix.
Au Yémen, le soutien de l'Iran au coup d'Etat des Houthis a coûté la vie à des milliers de personnes.
Alors que l'Iran affirme que sa priorité en matière de politique étrangère se concentre sur la construction de l'amitié, nous constatons que son approche est l'inverse de ce qu'il dit. L'Iran est le pays plus agressif de la région. Ses actions reflètent son engagement pour contrôler la région et sa conviction la plus profondément enracinée est que tout geste amical n'est qu'un un signe de faiblesse que ce soit de l'Iran ou de ses adversaires.
A partir de là, l'Iran a expérimenté le 10 octobre, quelques mois après la signature de l'accord sur le nucléaire, des missiles balistiques, ce qui constitue une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies. En Décembre, un navire iranien militaire a tiré des missiles près d'un navire américain et d'une frégate française dans les eaux internationales. Et depuis la signature de l'accord sur le nucléaire, le guide suprême iranien, "l'ayatollah Khomeiny" défend avec acharnement le slogan " mort à l'Amérique".
L'Arabie Saoudite ne permettra pas à l'Iran de jouer avec notre sécurité et la sécurité de nos alliés. Nous ferons face à toutes les tentatives visant à la menacer.
Dans son mensonge, l'Iran offense et insulte tous les Saoudiens en prétendant que mon pays - le pays des Deux Saintes Mosquées- fait un lavage de cerveaux aux peuples du monde et travaille à répandre l'extrémisme. Nous ne sommes pas décrits comme un Etat qui parraine le terrorisme. C'est l'Iran qui l'est et qui est soumis à des sanctions internationales à cause de son soutien au terrorisme. Les noms de nos officiels ne sont pas sur les listes des terroristes comme c'est le cas pour l'Iran. Nous n'avons pas d'agent condamné par la cour fédérale de New York à 25 ans de prison pour son implication dans la préparation de l'assassinat d'un ambassadeur à Washington en 2011. C'est le cas de l'Iran.
Le royaume d'Arabie Saoudite était une victime du terrorisme et les opérations menées souvent par les alliés de l'Iran. Notre pays est en première ligne de défense pour lutter contre le terrorisme et il travaille étroitement avec ses alliés pour y faire face. Le Royaume d'Arabie Saoudite a arrêté plusieurs milliers de personnes impliquées dans de nombreuses opérations terroristes et a procédé à l'exécution de plusieurs centaines d'entre eux. Nous continuerons notre lutte contre le terrorisme. Et voici le Royaume d'Arabie Saoudite qui mène la coalition qui traque toute personne impliquée dans des activités terroristes ou qui les finance ou qui adopte des pensées qui incitent au terrorisme.
La vraie question est de savoir si l'Iran veut travailler selon les lois et les règlements internationaux ou il cherche à rester un Etat révolutionnaire qui veut s'étendre et mépriser le droit international.
En fin de compte, nous voulons d'un Iran qui travaille à résoudre les problèmes ce qui permettra aux peuples de vivre en paix. Mais sa réalisation nécessitera des changements majeurs dans la politique et l'approche de l'Iran.
Nous attendons toujours ce changement.
Adel al-JOUBEIR
Ministre des Affaires Etrangères du Royaume d'Arabie Saoudite
